Les sites créés par Amaranthe sont-ils éco-conçus ? Cette question d'un client m'a invitée à me positionner sur l'impact environnemental des activités de mon agence web.
Les GAFA incontournables
Lorsque l'on veut une présence visible et efficace en ligne, il est très difficile de s'affranchir des gros acteurs comme Google (référencement et visibilité du site), Facebook et Instagram (lien avec la communauté), Apple (matériel, applications), Amazon (AWS est leader mondial de l'hébergement de sites) et Microsoft (propriétaire entre autres de LinkedIn).
Jimdo, l'outil de création de site que je privilégie, est une firme allemande basée à Hamburg. J'ai visité leurs bureaux en 2018 et je me sens relativement en accord avec leurs valeurs. Toutefois, les sites de Jimdo sont hébergés sur des serveurs Amazon Web Services en Irlande et je n'ai aucune prise sur l'hébergement quand je crée un site avec Jimdo.
Comme je ne peux pas changer les outils que j'utilise, j'ai exploré d'autres façons de diminuer l'impact de mes activités et de celles de mes clients.
Privilégier l'éco-conception des sites Internet
Depuis 2005, Amaranthe prône des sites sobres, sans fonctions inutiles, avec une navigation intuitive et un design épuré. Ces sites sont créés en quelques heures, et ont une durée de vie de 3 à 10 ans.
Des sites peu gourmands en ressources
Dans les débuts d'Internet, en raison des débits limités (hi hi, ça ne me rajeunit pas!), on faisait la chasse au code superflu. La rapidité et l'ergonomie (un site intuitif) étaient les premiers critères de qualité d'un site, et on testait systématiquement l'accessibilité des contenus. Ces mêmes critères permettent de minimiser l'impact environnemental d'un site Internet.
Aujourd'hui, pour motiver mes clients, je les sensibilise à concevoir prioritairement leur site pour les mobiles. Lorsqu'ils testent leur site sur smartphone, ils réalisent à quel point l'efficacité et la sobriété sont prioritaires sur les "fioritures graphiques".
Pour une utilisation raisonnée de la bande passante et des capacités de stockage, je recommande :
- de bannir les vidéos (surtout en page d'accueil); bien souvent il est plus efficace d'utiliser des photos et des textes pour montrer ses produits, expliquer son métier ou présenter ses valeurs.
- de préférer des galeries avec des miniatures cliquables plutôt que des diaporamas de photos en grande taille, surtout si ils démarrent automatiquement
- d'éviter les documents PDF à télécharger; très souvent, on peut publier leur contenu sous forme de pages web bien plus légères à lire
- d'utiliser la même photo d'en-tête partout dans le site, ou pas de photo d'en-tête : un style épuré basé sur une charte graphique professionnelle avec quelques dessins vectorisés fait autant, voire plus d'effet que des photos "déjà vues partout" car provenant de banques d'images
- une navigation intuitive (moins de clics, donc moins de pages à charger)
- pas de "hack de la CSS" alourdissant le code des pages.
En outre, le choix d'un outil de création comme Jimdo permet un code plus léger qu'un Wordpress avec de multiples plug-ins (je sens que je ne vais pas me faire que des amis, mais j'assume, la vitesse de chargement des pages parle pour moi).
Une création rapide et efficace
Ma méthode de travail "à quatre mains" permet une sérieuse économie de temps, de moyens financiers et de déplacements lors de la conception du site (durée de création réduite à 4 ou 8 heures).
Des sites pérennes
J'ai calculé que la durée de vie d'un site créé par Amaranthe est de 3 à 10 ans, ce qui est relativement long sur le marché du web, toujours soumis à de nouvelles tendances et à de nombreux changements techniques et légaux.
- Comme le client gère lui-même son contenu, il pourra le faire évoluer à sa guise, y compris son design et sa navigation, sans avoir besoin d'un nouveau site.
- Pour que les sites soient indémodables, je résiste aux effets de mode qui rendent rapidement le design désuet.
- La maintenance technique des sites est prise en charge à 100% par l'hébergeur (ex : passage en navigation sécurisée, compatibilité avec les mobiles,...). Cela évite d'avoir un site désuet pour des raisons techniques comme l'incompatibilité avec les mobiles ou un site non sécurisé.
- Les mises à jour légales obligatoires sont également automatiques (ex : acceptation des cookies, procédure d'achat en ligne respectant les normes européennes, etc.). Cela évite de refaire son e-commerce dès que les lois changent.
Adopter la sobriété numérique dans sa communication en ligne
Bien loin devant l'impact du site Internet, ce qui consomme le plus de bande passante, ce sont les réseaux sociaux comme TikTok, YouTube, Instagram et dans une moindre mesure les newsletters.
Bannir ces réseaux de sa stratégie de communication n'est pas envisageable pour beaucoup de mes clients, mais il existe différentes manières d'adopter la sobriété pour minimiser l'impact de sa communication en ligne :
- Au niveau des réseaux sociaux, j'invite mes clients à fuir les modes et à limiter le "bruit" dans leur communication (ex : les stories pour ne rien dire, les vidéos "parce que l'algorythme aime ça", les images animées "parce que c'est plus visible", etc.)
- J'apprends à mes clients à limiter (voire à supprimer totalement) leur utilisation personnelle de Facebook, tout en restant en contact avec leur communauté sur ce réseau hélas incontournable pour beaucoup de métiers s'adressant aux particuliers.
- Dans mes formations sur la newsletter, j'explique comment communiquer peu (ex : tous les 2 mois) avec des textes (plutôt que des images) et des histoires plutôt que des promotions. Mieux vaut peu d'e-mails qui touchent les gens plutôt que des mails hebdomadaires qui stagnent dans les boites de réception sans qu'on ne les lise.
- Dans ma formation YouTube, je conseille de créer des vidéos courtes, efficaces, qui vont droit au but (minimum une idée par minute), et de supprimer tout blabla. Je recommande d'exporter ses vidéos en moyenne définition vu que la majorité des gens les visionnent sur leur téléphone.
La responsabilité sociétale et environnementale d'Amaranthe
Même si je suis une toute petite entreprise, je peux favoriser tout ce qui contribue à un moindre impact de mes activités sur la Planète. Par exemple :
- Je n'ai pas de bureaux dédiés, je travaille chez moi ou dans un centre de coworking
- Je favorise la visioconférence pour les réunions de moins de 2 heures, le présentiel pour les sessions plus longues (4 à 8 heures)
- J'utilise du matériel de seconde main (téléphone) ou à longue durée de vie (mon ordinateur a plus de 6 ans, ma voiture plus de 15 ans)
- J'organise systématiquement un covoiturage entre les participants à mes formations et conférences
- Je me déplace en train pour tous mes déplacement professionnels supérieurs à 15 km.
Au niveau du numérique :
- Je travaille sur un simple ordinateur portable, peu gourmand en énergie. Je n'ai ni écran supplémentaire, ni imprimante.
- Une fois leur site créé, je n'archive que très peu de données de mes clients (ex : aucune photo n'est conservée)
- En déplacement, je limite ma consommation de data (ex : je ne regarde pas de vidéos, je ne télécharge pas d'application)
- Je communique avec modération sur les réseaux sociaux et j'ai arrêté d'aller sur Facebook depuis mars 2020
- J'envoie un maximum de 6 newsletters par an, avec très peu de photos. Je supprime les inactifs de ma liste de contacts.
Au niveau de mes valeurs :
- Je viens de baisser mes prix pour montrer que la sobriété était possible, même (et surtout) quand la peur envahit le marché
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J'invite mes clients à travailler avec des professionnels locaux (ex : graphiste, photographe, traducteur,...)
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J'encourage mes clients à tisser des liens avec leurs "collègues" du même métier, proches de chez eux. En remplaçant la notion de concurrence par l'entraide, on génère un écosystème bénéfique pour tous.
- Mes clients, les "femmes qui changent le monde", sont exclusivement des personnes ou des entreprises qui oeuvrent pour aider les autres, pour améliorer la société ou pour avoir un impact environnemental positif.
Malgré ces minuscules pas vers un monde plus résilient et plus solidaire, il reste énormément à faire et à être pour faire face aux défis qui arrivent. C'est pourquoi je ne prétendrai jamais avoir une agence web "écologique", je pense que ce serait du greenwashing et de l'hypocrisie.