Aujourd'hui, j'ai envie de témoigner de ce que je traverse face à ce grand saut vers l'inconnu : mes doutes, mes peurs, ma tristesse. Je vais aussi tenter de répondre à la question "pourquoi j'arrête". Et terminer par une note d'espoir, sinon c'est pas drôle !
Pourquoi arrêter Amaranthe ?
J'ai suivi une intuition forte, qui m'est venue lors de la pleine lune, le 16 décembre dernier.
🌟 "Allège-toi et laisse le passé derrière toi. Rends-toi disponible à ce qui vient. C'est la seule manière d'entrer pleinement dans l'Etre" 🌟
Sans réfléchir, j'ai sauté seule dans le vide alors que le vide et la solitude me terrorisent !
En moins de 15 jours la liquidation d'Amaranthe était organisée. Si tout va bien, je passe chez le notaire ce mardi 14 janvier (tiens, c'est encore la pleine lune, il n'y a pas de hasard...).
Deux semaines de traversée du chaos
Durant les 2 semaines entre la décision de la fermeture et son annonce, j'ai traversé une profonde tristesse, des sensations de mort et d'énormes moments de doute.
"Pourquoi est-ce que je tue Amaranthe, mon bébé, qui donne du sens à ma vie, qui me procure la satisfaction de créer, de rencontrer, d'être utile, d'avoir une valeur ?"
Mon mental s'affole et tourne à cent à l'heure :
- "Une décision aussi radicale est-elle nécessaire ?"
- "N'est-ce pas une sorte de suicide symbolique ? Un acte de folie pour me faire du mal ?"
- "Qui en moi a pris cette décision ? Mon mental, mon coeur, mes tripes ?"
- "Ne suis-je pas en train de commettre une énorme erreur ?".
Mais il y avait aussi ces crises d'angoisses depuis 2 ans qui me disaient que je n'étais plus vraiment alignée sur mon chemin de vie.
Il y avait ce souhait intense de retrouver ma flamme intérieure. Cette envie d'être pleinement vivante, connectée à la joie profonde, celle qui vient de l'intérieur.
Alors j'ai écouté mon intuition. Je me suis allégée radicalement. J'ai ouvert une nouvelle page blanche de ma vie.
Comme par "hasard", j'ai fait des rencontres et vécu des synchronicités qui m'ont confirmé que c'était la juste voie à suivre.
La ménopause, un passage nécessaire par l'hiver
A 54 ans, je quitte une période fertile, énergique, passionnée, où j'étais capable de déplacer des montagnes.
J'ai eu 4 enfants, j'ai créé et présidé Alter-NativeS, une association de défense de la naissance respectée, j'ai alimenté 3 blogs, j'ai créé et géré Amaranthe, j'ai marché 15 étés sur les chemins et pédalé à travers toute l'Europe...
J'ai décidé de vivre ma ménopause en conscience et de rentrer en sérénité dans une nouvelle phase de ma vie.
Je chemine vers un nouveau printemps, et pour cela je sens qu'il me faut passer par l'hiver, la saison où la vie se prépare sous la terre.
Je réalise que j'ai besoin de me déposer, de m'enraciner, de me réparer. Car sans le vouloir, j'ai beaucoup tiré sur la corde durant ma vie d'indépendante.
Mon corps a bien tenu le coup, mais mon moral s'est effondré l'an dernier. Je pensais en avoir terminé avec la dépression, mais il semble qu'elle a encore des choses à me dire, notamment au travers des crises d'angoisse. Cette fois, je vais l'écouter, vraiment.
Pauvre petit égo !
Je fais le deuil de mon identité de "diplômée Solvay", d'entrepreneure, de femme active qui s'assume et qui réussit. C'est un petit coup de poignard maintenant quand on me demande ce que "je fais dans la vie". Pauvre petit ego que voici tout nu !
Aujourd'hui, je suis Sylvie, pèlerine de la vie, amoureuse du Vivant et créatrice de liens.
Aujourd'hui, je suis, et cela suffit. Je m'autorise à être moi et à ouvrir la porte de tous les possibles. Si l'envie me vient de changer le titre de mon profil LinkedIn toutes les semaines, eh bien je peux le faire, quelle liberté !
Je cherche des repères et des références pour guider mon chemin
Ecriture, méditation, travail qui relie, créativité, lectures inspirantes,... je suis en recherche de balises pour m'aider à entendre la voix de mon âme. Pour oser lui faire confiance.
J'ai la foi que je peux m'abandonner totalement à la Vie, qu'elle me guidera pour réaliser ma tâche sur cette terre et pour trouver la paix en moi.
Parfois mon mental me dit que je devrais avoir peur. Peur de la précarité, de la solitude, de l'ennui, de ne pas trouver ma voie, de n'être plus bonne à rien.
Pourtant, quand j'écoute à l'intérieur, je me sens apaisée, même au milieu des multiples contrariétés qu'implique une liquidation d'entreprise (pfffff).
Par moment, je ressens même un petit frisson de joie face à l'inconnu, comme au matin d'un nouveau jour sur le Chemin, quand je pars comme un oiseau qui ne sait pas sur quelle branche il se posera le soir.
A suivre...
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Danielle B (mardi, 14 janvier 2025 21:37)
Merci pour ton partage, partage du cœur et de tes émotions en faisant le grand saut. Je suis certaine que tu vas continuer ta route sur ton chemin de pélerine que tu as déjà bien commencé maintenant.
Je voulais te témoigner ma confiance en tes pas car quand j’ai quitté ma société du jour au lendemain je n’ai pas réfléchi une seconde, c’était une question de survie, ma santé d’abord. Aujourd’hui encore je ne gagne pas ma vie comme je l’ai naïvement cru et pourtant le système actuel me soutient et je donne chaque jour de ma personne pour le lui rendre.
Je sais que toi aussi dans ton chemin de pélerine tu as trouvé à manger au milieu de nulle part, n’est-ce pas déjà un présage, une expérience de confiance en la vie � Je te souhaite le meilleur en tout cas et j’ai été heureuse de te croiser quelques fois.
Je t’embrasse,
Danielle
Evelyne (mardi, 14 janvier 2025 21:46)
Merci pour ce message, pour ce partage, et bravo pour cette décision courageuse.
J’avoue avoir été surprise quand j’ai reçu l’annonce de l’arrêt de tes activités, je ne comprenais pas et ne savais pas trop quoi en penser ni comment réagir...
Je comprends mieux maintenant tes motivations, et je te souhaite le meilleur pour la suite, et particulièrement pour cette année 2025 qui vient de commencer!
Les amis de la chapelle Saint-Roch en Volière (Liège) (dimanche, 26 janvier 2025 22:06)
Chapeau, Sylvie, pour tout ce que vous avez fait et bon vent pour ce que vous réaliserez encore !